Paoline se brossait les dents, comme tous les soirs, lorsque son téléphone sonna. Pas un appel non, mieux que ça. Elle l'avait programmée pour les mails venant de son site de photo. Elle adorait entendre cette sonnerie qui, pour elle, rimait avec questions, compliments, amour et joie. Les gens qui n'aimaient pas son travail se contentaient de mettre un commentaire sous une photo, comme un "c'est moche" non justifié.
Elle cracha dans le lavabo et se rinça la bouche avec excitation. Elle se dirigea vers sa chambre en sautillant d'impatience et ouvrit le pc puis sa boîte mail. Il arrivait que des haters envoie des mails mais c'était vraiment rare. Cette fois-ci, le mail était intitulé "
Photographie de presse - Louise Coleman" La jeune femme ne connaissait pas le nom et l'espace d'un instant, douta du mail. Et si on lui avait envoyé par erreur l'´-mail ? Et si ce n'était qu'une mauvaise blague ?
Pao dévora l'e-mail des yeux. La fameuse Louise voulait collaborer pour qu'elle, Paoline Thomas - première du nom, illustre ses articles de photographies. L'étudiante décida tout de même de faire une petit recherche et ouvrit un nouvel onglet dans lequel elle tapa le nom de la journaliste. Elle trouva des articles qu'elle prit le temps de lire. Elle aimait le style d'écriture de la jeune femme et prit sa décision. Si c'était une blague, elle était drôlement bien ficelée. Pao ferma l'onglet et cliqua sur "
Répondre".
Deux jours plus tard...
Elles avaient convenu d'un rendez-vous dans un petit café de jazz. Pauline n'avait pas réussi à dormir, elle n'avait pas tenu en place de la journée et redoutait le moment de la rencontre. Elle avait tellement hâte que la rencontre arrive. Elle savait que ce rendez-vous allait déterminer si elles travailleraient ensemble ou non mais pour Paoline, c'était presque déjà acquis. Elle savait qu'elle risquait de se brûler les ailes mais tant pis.
Elle se prépara beaucoup trop en avance. Elle prit avec elle son appareil - comme toujours, des photos sur papiers et une boule de stress dans le ventre. Elle hésita longuement à se changer, se faire belle. Elle retombait dans la peau d'une ado avant un
date avec la personne de ses rêves.
Paoline arriva bien trop en avance dans le café et s'installa près d'une fenêtre. Au bout de 30 secondes, qui pour elle ressemblaient plus à 30 éternités, elle commanda un jus de fraise. Elle sorti son téléphone et commença à jouer dessus, puis elle fit un tour sur ses réseaux sociaux mais rien n'en ressortait.
Une voix féminine disant son nom lui fit relever la tête. Elle découvrit alors le visage de la journaliste qui s'illumina d'un sourire. Elle attrapa la main qu'on lui tendait en rendant son sourire.
- Ravie de vous rencontrez. J'espère vraiment qu'on pourra travailler ensemble. J'ai lu vos articles et j'aime beaucoup votre style d'écriture, dit-elle alors, sans trop réfléchir. Les mots étaient sortis seuls et spontanément. Son stress s'était envolé quand Louise lui avait parlé.